Miaw. Patte noire, le retour. Ça faisait déjà quelques temps qu'il avait pas sévit. Enfin, "sévit". Ça, c'était le mot des autorités et tout le pataquès. Il ne sévissait pas. Il empruntait simplement à ceux qui n'avaient pas besoin une partie de leur richesse pour la donner à ceux qui en avaient besoin. C'était tout ce qu'il faisait. Et fort heureusement, c'était pas demain la veille qu'il se ferait chopper. Ce coup-ci, c'était une jeune fille de son âge qu'il allait cambrioler. Une mage. Il avait travailler pendant quelques jours chez elle, pour tout bien repérer. Mais cela faisait déjà bien deux semaines. Il avait mémoriser l'emplacement des choses les plus intéressantes, où se trouvait les pièces à éviter... Les chambres de la maîtresse de maison et celles (si on pouvait les appeler comme ça) des domestiques quoi. Enfin, la chambre. Mais bon, ils en avaient une au moins.

Darugo se glissa jusqu'à la porte de la dite-maison tel une ombre, dans la nuit. De toute façon, personne n'était dans les alentours. Comme à son habitude, il avait revêtu son habit de voleur. Le foulard sur le nez, il sortit deux crochets métalliques de ses protections de tibia et les fit jouer dans la serrure. Lorsqu'il entendit un cliquetis, il poussa doucement le battant et entra, puis referma sans bruit. Oh, bien sûr, il aurait pu voler une clé. Mais ça aurait paru trop étrange. Vérifiant que rien ne bougeait et que tout le monde dormait bien, il commença à dérober tout ce qu'il avait repérer, les enfouissant dans un sac qu'il avait auparavant à la ceinture.

Tout se déroulait comme prévu. Aucuns des domestiques ne s'étaient réveillés, et la jeune femme devait certainement rêver tranquillement. C'était quoi sa magie déjà ? ... Ah oui, elle utilisait des gemmes. C'était étrange comme magie. Elle sortait de l'ordinaire. Mais ça n'en restait pas moins une fille de mages élevée comme eux. Et dire qu'il aurait pu recevoir la même éducation... S'il avait eu des pouvoirs. Et il était heureux de ne pas en avoir.
Et voilà, rapine terminée. La curiosité est un vilain défaut. Non pas que Darugo en était un maître, mais il allait manqué de prudence sur cette fois, et cela ne lui était pas habituel. Il voulait juste voir comment elle dormait. Probablement d'un sommeil paisible. Aucun mage ne se rendait compte de la souffrance du peuple. Ou alors, ils s'en amusaient. Pénétrant dans la chambre de la jeune femme, il s'approcha à pas silencieux du lit et l'observa. Voilà, un sommeil tranquille. La mine impassible, il déposa une petite "carte de visite" sur la table de chevet, où se trouvait une patte noire de chat dessinée et écrit "Avec les compliments de la maison.". Se retournant vers la porte, le parquet grinça subitement sous ses pieds. Mais pourquoi se mettait-il à grincer ce fichu parquet ?! Il ne l'avait pas fait jusque là... Le jeune homme bondit vers la fenêtre et l'ouvrit, se plaçant sur la courte marche. Et il se retourna vers le lit.

Illyasviel dormait, elle était en plein rêve, un rêve étrange, certes, mais un rêve tout de même.
Elle rêvait qu'elle était dans une pièce sombre, noire, vide.
Elle était seule et avançait, la pièce était infinie, elle marchait, courrait, rien y faire.
Illyasviel allait parler, en plein dans son sommeil, lorsqu'un bruit, la réveilla en sursaut.
C'était le bruit de son parquet, elle en était sûre, un tel craquement, cela ne pouvait être que ça.
Cela signifiait donc que quelqu'un c'était introduit dans sa chambre pendant son sommeil.
Mais qui ? Un domestique, un ennemi, un voleur peut-être?
Elle se releva rapidement, tel un chat agile, elle ouvrit les yeux, pour voir s'il y avait quelqu'un.

" Qui est là ?! "

Sa voix n'était pas très forte, ce qui était normal puisqu'elle venait de se réveiller, cependant cette phrase était sortie toute seule, de façon presque impulsive.
Elle était sûre que quelqu'un était rentré, cependant au bout de deux minutes, elle n'avait toujours pas eu de réponse.
Elle entendit un bruit léger, comme du vent, elle tourna la tête, et vit que sa fenêtre était entre-ouverte.
Ou plutôt, sa fenêtre était mal fermée, comme ci que quelqu'un de l'extérieur avait cherché à la refermée.

" Je n'ai pas le souvenir d'avoir ouvert cette fenêtre "

Disant cela a voix haute, c'était sa propre pensée qu'elle avait formulée.
Illyasviel pensa un instant que cela aurait pu être l’œuvre du vent, sauf qu'aujourd'hui, le vent n'avait pas vraiment soufflé. Doucement, elle décida de se lever et d'aller fermer cette fenêtre.

" Tsss, si ça se trouve, c'était peut-être les domestiques qui sont venus dans ma chambre, faire je ne sais quoi. "

Elle marcha lentement vers la fenêtre, s'arrêta un moment, il lui semblait qu'un objet, posé non loin de son lit avait disparu.
C'était un petit collier en or, avec quelques pierres, qu'on lui avait offert, qui avait disparu.
Elle se dit un instant, qu'il était très probable, que cette fenêtre, ai été ouverte par un voleur, qui aurait pris son collier.
N'étant pas vraiment peureuse, elle continua de marcher, jusqu'à arriver en face de la fenêtre.

" Voyons voir, s'il y a quelqu'un. "

Et elle pencha sa tête a l'extérieur.

Darugo sourit intérieurement lorsqu'il vit que la jeune femme s'était complètement figée. Quoi, il lui avait fait peur ? Non, elle devait juste être tellement étonnée qu'elle ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Ces grands yeux bleus exprimaient en effet une grande surprise. Mais cela se changea vite en colère. Qu'elle exprima aussi vite.

" Vous vous moquez de moi ? Comment osez-vous, me parlez, alors que vous venez de me voler ? "

Quelle idée, vraiment. Drôle de question. Mais à vrai dire, il n'avait même pas de réponse pour la deuxième question. Il osait, c'est tout. Bizarrement, elle reprit vite son calme. Faut dire que c'était déjà étonnant qu'elle se soit énervée. D'accord, il n'avait pas travaillé bien longtemps dans cette maison, mais il ne l'avait jamais vu se mettre en colère. Lorsqu'elle se recula, le voleur se hissa complètement sur la margelle de la fenêtre et s'assit, les jambes à l'intérieur.

Moi, me moquez de vous ? Jamais ! Comment pourrais-je me moquer d'une jeune femme telle que vous !

Bon, son but n'était pas de l'énerver à nouveau. Il préférait éviter de se prendre de la magie en pleine face. Il vérifia que le "sac au trésor" était toujours bien attaché à sa ceinture, puis il se dirigea tranquillement vers la table de chevet, et reprit sa carte de visite en la désignant.

Vous l'aviez pas vu ? Dommage.