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 Illusion du passé ~ PV Satoya

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Uzumaku Kanjô

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MessageSujet: Illusion du passé ~ PV Satoya   Illusion du passé ~ PV Satoya Icon_minitimeMer 11 Juil - 11:41

J'étais allongé sur mon lit, jetant de brefs coups d’œil en direction de ma fenêtre, d'où je dois l'avouer on avait une vue admirable sur la capitale des mages. J'étais plongé dans mes réflexions, et comme à mon habitude je ne pus m'empêcher de songer à Kaya. Et tandis que je ressassais mes souvenirs ensemble, avec ma famille sur pattes, j'eus un flash : en un éclair, une chevelure du même roux flamboyant que ma défunte aimée avait percé mes rêvasseries, mais j'étais persuadé que ce n'était pas les cheveux de Kaya que je reconnaitrais entre mille. J'eus souvenir d'une jeune femme de mon âge qui m'avait d'abord attirée par sa ressemblance avec ma douce, il y a de cela bien six ou sept semaines. Une ressemblance frappante...

~Quelques semaines plus tôt~

Et voilà que ça faisait 5h que je suivais cette maudite route indiquée par l'aubergiste dont j'avais tantôt sauvé la taverne d'une bande de voleurs. Déjà que combattre ces bandits n'avait pas été de tout repos. Le combat avait certes été d'une facilité inouïe, mais restait un combat à quatre contre un, et éviter tous leurs coups simultanés n'avait pas été sans effort. Cette longue marche m'achevait, j'étais éreinté, affamé et assommé par la chaleur ambiante. Quel stupidité de ne point avoir demandé de provisions à l'aubergiste ! Certes je n'avais plus aucun autre argent en poche que celui que j'avais récupéré dans les poches des bandits, le comble pour un noble ! Sous réserve que je puisse encore porter ce titre... J'avais pourtant l'habitude de ce genre de problèmes, et les premières excursions dans ma forêt m'avaient été insoutenables tellement j'avais connu pire, ayant été au bord de l'évanouissement plus d'une fois. Cependant, l'excitation de mon départ, le manque de sommeil de la dernière nuit ainsi que l'absence de l'abri des arbres pour me protéger du soleil, tous ces facteurs font qu'à cet instant, j'étais bien trop mal en point pour espérer parcourir la distance restante entre ici et Phidalys.

Et alors que mon désespoir et ma rage de ne pas avoir prévu le coup atteignaient leur apogée, j'aperçus une forme imposante à environ 1km de ma position. Serait-ce une demeure ? Une issue de secours ? Cet espoir me redonna des forces et j'accélérai le pas. Au fur et à mesure que je m'approchais, la forme se précisait : il s'agissait d'un manoir. Par réflexe, je jugeai d'un œil critique mon accoutrement : hm.. pas des plus présentables, mais correct, ces nobles verront bien que je ne suis point un mendiant mais une simple âme égarée cherchant refuge afin de prendre repos. J'acquiesçai d'un signe de tête pour moi-même, et continuai mon avancée.

Un éclat de lumière détourna mon attention de la propriété. Tournant la tête afin de trouver l'origine de cette lumière, j'entrevis entre quelques arbres un point d'eau, probablement une rivière. Cette éclat devait provenir du reflet de l'eau. Constatant que j'étais tout autant assoiffé qu'affamé, j'entrepris de me désaltérer, la limpidité de l'eau balaya mes hésitations et je bus abondamment, les mains rassemblées en coupole. J'entendis alors un bruit, situé à une bonne centaine de mètres de moi me confirma l'ouïe que j'avais développée toutes ces années en compagnie de mes amis renards. Je distinguai... des sanglots ? J'avais horreur des larmes, horreur, tristesse, haine, phobie... je ne pouvais simplement plus les supporter depuis que Kaya... plus de larmes par pitié ! Et tandis que mes pensées défilaient, je m'étais approché de la source de ces sanglots sans même m'en rendre compte. Je m'arrêtai à une dizaine de mètres, frappé de stupeur.

Devant moi, se tenait la plus improbable des illusions.. Alors même que je pensais à elle à l'instant, Kaya était là, accroupie face à la rivière, le visage dans les mains. Une vague d'émotions me submergea, je restais incrédule, mon cerveau ne fonctionnait plus, aucune pensée ne traversait mon esprit. Ce n'était pas possible, Kaya ? Kaya ! Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que je reprenne mes esprits. La fille me fixait à présent d'un regard interrogateur, et je compris soudain mon erreur. Ce n'était pas Kaya..? Pas elle ! Imbécile, Kaya est morte, morte ! Une atroce douleur me lacéra le palpitant et je me courbai sous son joug. Tous mes espoirs, toute ma joie, mon bonheur, mes rêves introduits en un instant alors que je pensais l'impossible, que je pensais retrouver ma Kaya, tout ça avait disparu en un coup d'estoc porté à mon âme, ce n'était plus de la déception mais de la souffrance, du désespoir. Morte, morte, mor-... J'eus un hoquet. Tout se troublait autour de moi, et tandis que je m'effondrais sur les graviers bordant la rivière, je me demandais si mon corps allait rouler dans l'eau à présent sombre comme la nuit, si j'allais m'y noyer éternellement, si cette jeune femme allait me laisser là, et surtout je me demandais quelle était l'identité de cette fille qui ressemblait tant à Kaya.
Néant.


[H-RP : Dis-moi si un détail par rapport au contexte spatial te gêne, niveau temporel c'est la fin de soirée, presque la nuit]
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Girofle Satoya

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MessageSujet: Re: Illusion du passé ~ PV Satoya   Illusion du passé ~ PV Satoya Icon_minitimeVen 13 Juil - 9:13

    Girofle était partie faire la lessive. Au crépuscule. Elle détestait cette nouvelle servante que son maître avait acheté. Elle la détestait ! Non, c'était faux. Elle se comportait bien avec elle, et elle n'avait d'agaçant que le faire d'être plus jolie et plus désirable qu'elle, alors qu'elle avait un an de moins que Girofle. Son maître la préférait déjà, l'appelant « mon bijou » et lui ayant offert une magnifique robe rouge pour son arrivée, il y avait de cela deux jours. Elle soupira, accroupie devant la berge ; l'eau froide qui bouillonnait devant elle l'attirait. S'y baigner n'était pas sans risques ... Non, c'était fou. Elle n'avait pas envie de perdre la vie aussi bêtement. Elle passa une main dans ses cheveux de feu pour les repousser puis se mit au travail ; tremper les vêtements, les frotter avec un pain de savon, puis les frotter encore, à la main et enfin les rincer. Cela faisait mal au dos à la longue, et ses mains délicates prenaient déjà des allures de vieilles fripes, comme celles des grands-mères.

    Girofle, à la moitié de son travail, s'immobilisa. Pourquoi devait-elle faire tout cela ? C'était si triste ! Non pas de faire la lessive, ça elle le faisait depuis qu'elle était asservie chez son maître, mais c'était triste de savoir que, malgré les années à servir son maître, nulle récompense n'en sortirai ; il ne la libérerait pas, ne lui offrirait pas de bijou, ne lui offrirait pas un lit et de la nourriture décentes. Et pourtant, Girofle essayait de tenir avec ce qu'elle avait ; son optimisme était souvent la seule chose qui lui faisait lever le pied le matin, quand elle avait tant de choses à faire. C'était le seul sentiment qu'elle ressentait, parfois, à courir partout pour prodiguer ses soins aux gens de son maître plus importants qu'elle, et que nul remerciement ne venait alléger son poids. Après tout, ils sont nobles, ils ne me voient pas, je n'existent pas pour eux, pense t-elle doucement, comme on caresserait un chien réticent. Ils n'y peuvent rien, ils ne changeront pas. Qui suis-je ? Une simple servante.

    Pourtant, ce soir là, trop d'émotions se bousculaient ; elle mit ses mains contre son visage, et eut un petit sanglot, essayant de refouler les larmes. Elle resta là, immobile, à attendre ; mais nulle larme, juste un chagrin d'une sécheresse éprouvante. Elle soupira et allait se remettre au travail, quand un bruit derrière elle la fit sursauter. Elle se redressa, observant la silhouette d'un jeune homme : était-ce un invité du maître ? Peut-être. A sa grande surprise, il tomba par terre. Elle se rua vers lui ; il était inconscient ! Mince ! Elle jeta les vêtement de la bassine par terre, la remplit d'eau fraîche, et s'approcha du jeune homme. Elle tapota d'abord sa main, puis avec un coin de sa manche imbibée d'eau froide, lui essuya le visage. Il avait l'air très fatigué ! Elle fit couler un peu d'eau dans sa bouche sèche.

    « Messire, Messire ? Tout va bien ? Voulez vous quelque chose ? » fit-elle dans l'espoir qu'il se réveillerait à sa voix. Si c'était un invité du maître, elle allait se faire disputer ! De toute façon, même si ce n'en était pas un, elle ne pouvait pas le laisser comme a sans défense, évanoui sur la route.
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Uzumaku Kanjô

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MessageSujet: Re: Illusion du passé ~ PV Satoya   Illusion du passé ~ PV Satoya Icon_minitimeVen 13 Juil - 13:08

Des formes, plein de formes. Puis des étoiles, elles dansaient autour de moi comme pour m'inviter à les rejoindre. Un picotement me prit la main, mais toute mon attention était tournée vers les astres, et alors que je tendais un doigt vers ce qu'il me semblait être l'étoile polaire, je vis une cascade venue de nulle part me tomber dessus.
Néant à nouveau. Une vois s'élevait dans le noir, de plus en plus distincte, de plus en plus forte :

- Messire, Messire ? Tout va bien ? Voulez-vous quelque chose ?
C'était une voix féminine, inquiète. Que diable se passait-il ? Aussitôt que j'eus pris conscience qu'il se passait quelque chose d'anormal, je repris mes esprits et ouvrit brusquement les yeux. Le bruit de l'eau, la forme sombre des arbres... sombre ? Le jour se couchait donc. Je me souvins lorsque mon regard plongea dans celui de la personne se tenant à mes côtés : j'avais confondu cette jeune femme avec Kaya, puis tout s'était évaporé. Alors que je la fixais encore, je me demandais tout de même si je n'étais pas simplement en train de rêver, la ressemblance était tellement frappante, allant des cheveux jusqu'aux yeux en passant par les mêmes traits fins. Mais les maux de tête qui me harcelaient me confirmèrent la réalité de la situation actuelle.
À présent pleinement conscient, je m'enquis donc de traiter chaque chose dans l'ordre comme j'avais pour habitude de le faire. Je me relevai avec un sourire de remerciement :

- Mademoiselle, je ne peux que vous témoigner de ma plus sincère gratitude. J'avoue avoir craint d'être abandonné à mon sort et de sombrer dans cette rivière. Merci du fond du cœur d'être venue à mon secours, permettez-moi de rembourser ma dette d'une quelconque façon que ce soit. Cependant, j'ai encore un service à vous demander... À en juger par cette lessive, vous êtes probablement une servante, et puisque je n'ai vu qu'un seul bâtiment sur cette route, j'en déduis que vous appartenez à ce manoir, je pointais l'ombre de ladite demeure, sans vouloir abuser de votre gentillesse, est-il possible que je trouve refuge pour la nuit chez votre maître, je suis exténué et affamé, j'ai bien peur d'avoir mal jugé la distance me séparant de Phidalys.
Puis constatant mon impolitesse, je tendis le bras en me présentant rapidement, son statut m'importait peu, cette fille m'avait sauvée :
- Enchanté, je m'appelle Kanjou, communément seuls mes amis sont autorisés à m'appeler par mon prénom mais ne vous gênez pas, vous pouvez me donner l'appellation que vous désirez. Puis-je connaître le nom de ma sauveuse ?
Je m'étais bien abstenu de préciser mon nom, car le nom des Uzumaku était bien connu des autres nobles, et mon identité n'était plus que relique du passé. J'étais toujours intrigué par cette jeune servante, aussi j'espérais pouvoir être convié au manoir et en apprendre plus sur elle tout en reprenant des forces. Je me souvins subitement ce qui m'avait d'abord attiré ici : des pleurs. Je l'interrogeai prudemment, pour ne pas faire ressurgir sa peine :
- Je.. j'ai cru avoir entendu quelqu'un pleurer tout à l'heure, vous sentez-vous mal ? Je ne prétends pas pouvoir vous libérer de votre peine, mais j'aimerais vous aider, c'est le moins que je puisse faire après tout...
J'avais dit ça sans réfléchir, quelle confiance pouvait-on porter à un homme tout juste rencontré évanoui au bord d'une rivière, quémandant refuge ?
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Girofle Satoya

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MessageSujet: Re: Illusion du passé ~ PV Satoya   Illusion du passé ~ PV Satoya Icon_minitimeSam 21 Juil - 10:39

    L'inconnu se réveilla enfin, doucement. Et là, ce fut une cascade de paroles. Girofle eut un peu du mal à croire qu'un inconnu raconte ainsi sa vie ; elle tenta de comprendre un peu tout, de lier tout. Elle le regarda un instant, papillonnant des yeux. Elle n'eut pas le temps de répondre à son verbiage qu'il se présenta et réclama poliment son prénom. Un peu gênée, Girofle passa une main dans ses cheveux.

    « Je m'appelle Girofle. Je peux vous amener chez mon maître, mais je ne suis pas sûre qu'il accepte votre demande, voyez-vous. »

    Elle avait dit ça gentiment ; son maître était loin d'être un homme généreux. Elle doutait qu'il soit d'humeur à laisser un homme profiter de son toit et de sa nourriture, même pour une nuit seulement. Si il savait qu'en plus, Girofle l'avait aidé, il serait bien capable de lui demander une contrepartie. La jeune femme soupira un instant ; si ça n'avait été qu'elle, elle l'aurait aidé. Elle resta pensive, puis songea que si son maître refusait d'aider ce pauvre hère perdu, elle pourrait toujours partager son repas avec lui et partager sa chambre. Une nuit, ce n'était pas grand chose. Elle avait un peu peur, mais il n'avait pas l'air méchant, non ?

    Quand le jeune homme, Kanjou, lui demanda si elle avait pleuré, elle rougit. Elle avait certes un peu sangloté, mais elle ne savait pas qu'on l'écoutait. Elle sourit un peu, et secoua la tête en signe de dénégation. Il ne pouvait rien pour elle, de toute façon, alors autant arrêter ça tout de suite. Elle alla chercher sa lessive.

    « Ne vous inquiétez pas. Je ramasse ceci et je vous amène au manoir, Messire. »

    Elle plia le linge encore légèrement humide, et passa la bassine sous son bras, puis se mit à marcher en silence sur le sentier de terre battue. Le soleil enflammait le paysage à l'horizon ; la lumière déclinait doucement, orangée. L'air était rafraîchit par la brise qui tombait. Girofle frissonna un instant, puis ils passèrent une arche de pierre qui marquait l'entrée de la cour du manoir. Un puits à droite, et diverses portes qui menaient aux écuries, à la cuisine et aux appartements des servants.

    « Je vais déposer le linge, puis je vous amènerai à la cuisine. A moins que vous ne souhaitiez voir mon maître de suite ? » fit-elle en posant ses yeux turquoises sur lui.
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Uzumaku Kanjô

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MessageSujet: Re: Illusion du passé ~ PV Satoya   Illusion du passé ~ PV Satoya Icon_minitimeMer 25 Juil - 18:31

- Je m'appelle Girofle. Je peux vous amener chez mon maître, mais je ne suis pas sûre qu'il accepte votre demande, voyez-vous.

Bon au moins j'avais eu la chance que cette jeune servante soit aimable, apparemment je n'inspirais pas tant de méfiance que ça. Ouf. Bien sûr, un noble n'accepte jamais le premier venu sous son toit, mais je notais tout de même une sorte d'insistance dans cette dernière remarque de la jeune femme. Peut-être était-il assez radin, ce n'était pas rare dans la haute noblesse...

*Il faudrait que je prenne connaissance du nom de cet aristocrate avant d'avoir à faire à lui* pensai-je soucieux.

Pendant ce temps, la servante semblait réfléchir à quelque chose, puis se leva et alla chercher la lessive qui se débattait toujours contre le courant de la rivière.


- Ne vous inquiétez pas. Je ramasse ceci et je vous amène au manoir, Messire.

- Non, non, oubliez le Messire s'il vous plaît. Kanjou, Kanjou suffira, fis-je un peu gêné.

Elle ne répondit pas et marcha sans un bruit en direction du manoir, me faisant signe de la suivre. Son regard était tourné vers le soleil qui se couchait tandis que l'on marchait et les derniers reflets flamboyants dans ses cheveux finirent par s'éteindre alors que la Lune montait, de plus en plus haute. J'aperçus un léger frisson provenant de la servante, ce qui me fit sourire légèrement. Je n'avais plus l'habitude de la compagnie humaine et le climat me paraissait tout à fait agréable, un poil plus frais aurait même été parfait. Mais il en était autrement pour un peuple habitué à un quotidien des plus banals, chose à laquelle je ne semblais plus avoir droit désormais. Pas plus mal. J'aurais bien offert un veston à la pauvre servante qui commençait à avoir froid mais je n'avais déjà que peu de vêtements sur moi, trop petits pour ma taille en plus, et je ne tenais pas vraiment à finir à moitié nu au milieu de la route... Malgré ce que peuvent penser ceux qui connaissaient mon histoire, j'avais encore toute ma dignité.

Nous arrivâmes dans la cour du manoir en passant par une arche de pierre qui portait le nom de la maison : haute noblesse peut-être pas, mais ce noble restait assez connu pour ses actions en tant que mage. En réalité, sa noblesse débutait tout juste, seulement quelques années à son compte, et avait été la récompense à une immense participation de sa part lors d'une attaque portée contre des rebelles commençant à se développer au point de devenir menace. Un homme peu commode en effet, mieux valait éviter qu'en plus il apprenne mon nom. J'éprouvais une certaine satisfaction de toujours m'être renseigné sur les membres importants de la noblesse étant petit, ça m'était d'une aide précieuse.


*En tout cas, Girofle a raison de paraître réticente, il y a peu de chances que celui-là m'accepte chez lui pour la nuit, si seulement j'avais eu mes vêtements nobles ! Mais selon les coutumes de la noblesse je devrais pouvoir obtenir au moins un repas, car tout noble n'aspire qu'à augmenter sa bonne réputation*

La cour était agréable à regarder, la toute récence de cette demeure se voyait à travers le territoire modeste que possédait le maître de maison, cependant c'était pour moi une qualité, car le trop de luxe était ce qui me lassait le plus dans l'aristocratie. Girofle m'emmena en direction de ce qui semblait être les chambres réservées aux serviteurs, et en m'invitant à l'attendre au seuil de la porte m'interrogea :

- Je vais déposer le linge, puis je vous amènerai à la cuisine. A moins que vous ne souhaitiez voir mon maître de suite ?

Aucune idée. Si je passais à la cuisine d'abord j'étais garanti de pouvoir manger mais en contrepartie le maître de Girofle ne manquerait pas de la corriger pour ne pas l'avoir prévenu avant d'agir et aucune chance alors de pouvoir dormir avec un oreiller cette nuit. Repensant au fait que la réputation de l'aristocrate passerait avant tout, je me persuadai à nouveau que je pourrai manger quoiqu'il arrive, aussi répondis-je :

- Je préfère éviter tout risque de vous voir vous faire réprimander, aussi mon ventre patientera et j'irai voir d'abord votre maître afin de lui transmettre ma demande.

J'étais tout de même un peu nerveux. Cela faisait des années que je n'avais pas eu de contact avec la noblesse, en repensant à mes parents celle-ci m'avait d'ailleurs abandonné, et mon allure actuelle ne concordait pas avec le caractère de mon hôte. À présent que Girofle était partie, je me sentait moins sûr de moi, et plus mon attente se faisait longue, plus mon hypothèse me paraissait fragile.

Finalement, rien n'était gagné d'avance dans ce monde : aurai-je à manger ou devrai-je coucher dans la forêt adjacente et me priver de nourriture pour cette fois ?
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