Sujet: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Lun 23 Avr - 13:01
Pfuh, un des jours les plus chiants de ma vie. Certes il faisait beau, certes le paysage était magnifique, certes je me sentais bien, bref, ça aurait pu être une superbe journée de randonnée. Si seulement j'avais pris un autre chemin, si seulement j'avais dormis un peu plus, ou beaucoup moins si seulement ... enfin, vous avez compris, je suppose. Laissez moi donc vous racontez, vous comprendrez. Tout avait commencé normalement : petit déjeuner dans une auberge dans le village de Yuki - de très bon cookies ... - avant de me rendre dans les chaînes montagneuses qui n'étaient pas vraiment très loin du village. Mais bon, ça on s'en fout, c'est pas vraiment important. J'avais marché pas mal de temps, avant d'enfin arriver à ce que les gens d'ici appellent "Le Croc du Loup". Pourquoi ? Très simple : il s'agit d'un pic aussi aiguisé et pointu qu'une dent de loup. Un dragon pourrait même se faire empaler par ce pic. Ce serait comique ... D'autres pics "cohabitent" avec celui-ci, mais sont beaucoup moins impressionnants.
A cette hauteur, j'avais de plus en plus de mal à respirer, même si cela n'était pas insupportable, c'était bien chiant. M'enfin, ça m'apprendra à vouloir prendre un raccourci pour arriver plus vite à Spellia. Je disais donc, qu'une fois arrivé à une certaine altitude, je pouvais apercevoir ce qui ressemblait à .. du sang. Bof, pourquoi pas, un jour, un viel homme m'a dit que tout était possible dans les montagnes. Le liquide encore non identifié semblait provenir d'un endroit légèrement plus haut d'où je me trouvais. Curieux, j'escaladais rapidement la pente, avant de tomber nez à nez avec un cadavre. Enfin, cadavre, cette chose semblait être toujours en vie.
Je m'approchais doucement du corps, avant de remarquer que la "chose" en question était en fait une jeune femme, qui avait l'air de soit s'être éclaté contre les montagnes, et bien comme qu'il faut, ou de s'être battu avec quelqu'un ou quelque chose. En bon paranoïaque, je jetais un coup d’œil rapide partout autour de moi. Personne. Après ceci, ma première réaction ne fut pas de lui porter secours ou de voir si elle était toujours en vie, mais plutôt de ... fouiller ses poches, et une sorte de sac pas loin du corps. Alalah, comme je suis aimable. Rien de très précieux : des bandages, des bandages, des bandages et encore des .. oh, des pansements.
Le plus important ayant été fait - héhé - j'examinais plus précisément le corps, avant de vérifier si son coeur battait toujours. Je dois avouer avoir été déçu en voyant qu'elle était toujours en vie. Moi qui pensait pouvoir m'en aller l'air de rien, c'est raté. J'attrapai donc les bandages et les pansements afin de pouvoir soigner ses différentes blessures. D'ailleurs c'était étonnant, que faisait des bandages ici. Savait-elle qu'elle allait finir comme ça, ou alors une personne flemmarde avait laissé ça pour le malchanceux comme moi qui devait passer après ? Aucune idée.
Après plusieurs minutes à m'occuper de toutes ses différentes blessures, je décidais d'attendre là, non loin. Pourquoi ? J'avais déjà perdu trop de temps pour continuer, et de plus mieux vaut attendre qu'elle se réveille. Qui sait, peut-être me donnera t-elle tout son argent pour la remercier ? Oh, doux espoir. Je m'écartais donc légèrement du corps, avant de m'installer sur un rocher en face. Je posais mon coude sur ma jambe droite, et appuyait ma tête sur ma main avant d'attendre qu'elle se réveille, enfin.
Dernière édition par Kobagawa B. Maïden le Mar 24 Juil - 16:02, édité 1 fois
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Mar 24 Avr - 12:07
Inspiration. Expiration. Inspiration. Expiration. Ta gorge, brûlée par l'afflux continu du sang, se remplit lentement d'air. Tu sens ta poitrine se soulevait à mesure que l'oxygène pénètre dans tes poumons ; la douce sensation de revivre te fait, l'espace de quelques instants, oublier la douleur paralysante qui parcourt sournoisement la totalité de ton corps. Tu tentes de bouger ne serait-ce que de quelques centimètres ton bras ; la douceur se dissipe, et l'horrible souffrance que tu croyais oubliée revient au galop. La dure réalité s'installe dans ton esprit : tu es toujours en vie, dévorée par une douleur que tu n'aurais jamais dû connaître. L'anxiété, l'inquiétude, le stress entrent dans la danse. Tu paniques, essayes de retenir les larmes naissantes au coin de tes prunelles ; l'une d'entre elles glisse le long de ta joue, brûlant les plaies recouvrant ton visage. Tu tentes alors de plonger tes canines dans ta lippe déchiquetée, dans l'unique but d'apaiser tes ardeurs, mais te résignes aussitôt : tu sais pertinemment que cela ne ferait qu'amplifier les maux te hantant. Les larmes dévalent tes pommettes sans que tu ne puisses les stopper. Tu es incapable de bouger, et n'oses même pas imaginer combien d'os tu as bien pu te briser lors de cette chute : tu ne pourras pas retrouver les joies de la marche avant un moment. Était-ce vraiment ce que tu voulais ? Souffrir encore plus qu'avant ? Non.
Tu n'aurais pas dû survivre.
Ta fatigue finit par t'emporter dans le doux pays des songes ; tu as le droit à un sommeil profond sans rêves, mais où la douleur ne peut t'atteindre. La mort peut-elle être comparée à un sommeil éternel ? Personne ne le sait, toi la première. La réalité vint alors t'extirper des bras protecteurs de Morphée : ta conscience ne te joue pas des tours, et il te semble clairement avoir entendu des bruits de pas près de toi. Tu soulèves lentement tes paupières : le soleil t'abîme l'espace de quelques secondes la rétine avant de prendre la forme de l'astre chaleureux que tu as toujours connu. Tu fixes un long moment le ciel, tes pensées s'envolent avec la douce brise qui souffle sur la plaine ; tu te sens bien. Tu retentes alors qui t'avait été impossible tout à l'heure : soulever ton bras. La douleur t'arrache une moue de dépit, mais tu en fais fi et parviens à soulever ton bras au-dessus de ta tête. Ton expression change, la souffrance laissa la place à l'étonnement : ton membre est soigneusement et solidement bandé. Tu soulèves légèrement ton crâne et regardes d'un air curieux ton autre bras — bandé, lui aussi.
Que se passe-t-il ?
Le sang ne coule plus, la douleur est moins forte. Quelqu'un t'a soigné, comme ça, sans raison. Tu aimerais vérifier s'il est toujours dans les parages, mais tu ne parviens pas à soulever ton torse. Moue de douleur : la plupart de tes côtes doivent être fêlées. Avec ça, c'est l'alitement assuré pendant un bon mois : reste à trouver un foyer chaleureux qui pourrait t'accueillir la temps que tu te rétablisses. Peut-être que la sympathique personne qui t'as soignée pourrait te prendre en charge ...
Mais qu'est-ce que tu racontes !
Tu voulais mourir. En finir avec Dämocles. T'échapper de ce monde. Et voilà que tu penses déjà à ton rétablissement. Pathétique. Ton instinct de survie sera finalement plus fort que tes pulsions suicidaires : tu tentes, tant bien que mal, de prendre appui sur tes avant-bras et de te relever légèrement. A quelques mètres de ta position se trouve un rocher, sur lequel trône fièrement un homme. Ton sauveur, peut-être ? Tu n'en as aucune idée. Toujours est-il que, dans l'instant présent, tu as grand besoin d'aide. Ta gorge est sèche et abimée, mais tu parviens néanmoins à en extraire quelques mots.
— Dites ... vous pourriez m'aider à me relever ?
Et sans politesse, bien sûr. Un jour, tu apprendras à être sociale.
Dernière édition par U. Ness Owen le Mar 25 Sep - 15:44, édité 5 fois
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Jeu 26 Avr - 16:14
Toujours là, assis, à attendre qu'elle se réveille. J'avais de plus en plus envie de la laisser et de repartir à Yuki seul. Je déteste attendre. Pour passer le temps, je regardais les nuages, qui d'ailleurs, étaient vraiment près de moi. Ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas pris le temps de les observer, surtout de cette hauteur. Puis, alors que j'attendais toujours, j'entendis un léger un bruit. Le corps avait bougé. Elle venait d'essayé de se relever, et à en juger par la grimace qu'elle fait, elle avait simplement échoué. Pauvre petite.
— Dites ... vous pourriez m'aider à me relever ?
Et le s'il vous plait monsieur ? M'enfin, au moins elle était enfin réveillée. Encore heureux, ça m'aurait vraiment chier d'avoir perdu tout ce temps pour assister à ses dernières heures. Mais bon, mes soins ne l'ont pas vraiment sortis du danger. Elle avait besoin d'un médecin ... Et puisque j'avais commencé, autant terminer. C'est en soupirant une nouvelle fois que je me dirigeais vers elle. Heureusement, elle avait l'air plutôt svelte, ça allait être assez facile pour la soulever. Une fois près d'elle, je m'accroupissais afin de l'attraper dans mes bras. J'avais vraiment l'air d'un de ces princes charmants portant l'être aimé. Huhu.
— Bon ta blessure a l'air assez grave, je t'emmène voir un médecin à Yuki.
Sur ce mots, je commençai à m'approcher du vide, avant de prononcer à voix basse le nom de la ... technique me permettant de déployer mes ailes : "Tengoku no tsubasa". Ouah, ça faisait également longtemps que je ne m'étais pas envolé, j'espère ne pas avoir perdu la main. Donc, je fit un grand bond dans le vide, et déployai mes ailes, tel un ange - oui, tel un ange. -. Après quelques secondes à essayer de me stabiliser, je volais enfin normalement, vers Yuki. J'espère juste que cette jeune fille n'a pas le vertige, ça me gâcherai bien le voyage. Maintenant que tout était normal - oui, c'est normal de voler -, je pouvais me présenter.
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Jeu 26 Avr - 21:48
Pendant un bref instant, l'idée qu'on ne te vienne pas en aide stagne dans ton esprit. Après tout, cet homme pouvait très bien être un voyageur de passage qui ne faisait qu'admirer la vue et qui, accessoirement, se fichait royalement de savoir si tu survivrais à tes blessures. Tes doutes sont bien vite effacés lorsque l'inconnu descend de son perchoir et s'avance vers toi ; le soupir qu'il lance alors ne t'échappes pas, mais tu en fais fi royalement : ta survie t'importe bien plus que les sentiments de ton "sauveur". Arrivé à ta hauteur, il s'accroupit à tes côtés ; tu laisses ton crâne retomber contre le parterre et tournes légèrement la tête vers son visage. Ses traits doux te laissent vaguement penser qu'il peut avoir ton âge ; mais tu n'en sais strictement rien. Tu sens ses bras passer sous ton corps endolori et, bientôt, tu quittes la surface plane et dure du sol pour te retrouver dans les airs ; tes côtes s'enflamment, tu ne peux retenir un gémissement de douleur.
— Bon ta blessure a l'air assez grave, je t'emmène voir un médecin à Yuki.
Tu acquiesces silencieusement en remuant la tête horizontalement ; comment pourrais-tu refuser une intervention médicale ? Tes blessures méritent sans doute une examination minutieuse et un soin complet ; et tu ne pourras les obtenir qu'en te rendant dans une ville.
Tu voulais vivre.
Avant que tu ne te rendes compte de la situation, tu surplombais tranquillement les vallées enneigées, scindées çà et là par le cours de petits fleuves tranquilles. Pas paniquée pour un sous, tu lances un regard lasse vers ton sauveur, et constates non sans surprise la présence d'une paire d'ailes dans son dos. Ailes qui, à ton bon souvenir, n'étaient pas présentes il y a quelques minutes encore. Un mage ? Sûrement. Tu avais vécu les trois ans de ta nouvelle vie au cœur de la montagne, isolée du reste du monde ; la magie des mages ne t'était pas familière. Si ton état critique ne t'emportait pas peu à peu vers les limbes profondes et mystiques, tu aurais sûrement été prise de panique. Néanmoins, tu éprouvais une étrange confiance en cet homme dont tu ne connaissais même pas le nom ; il possédait quand même ta vie entre ses bras.
— Au fait, moi c'est Maïden.
Sa voix te surprend légèrement, et tu tournes mécaniquement les yeux vers son visage. Son expression est fermée, dure ; cela t'arrache un petit sourire. Voir les autres jouirent d'une liberté sans faille et d'une joie de vivre illimitée t'avait toujours dégoutée ; tu n'avais jamais eu le droit à un tel traitement de faveur de la part du vieux barbu au-dessus des nuages. Tu laisses inconsciemment échappé un soupir silencieux de tes lèvres.
Unjust life.
Ta tête retombe contre le torse du mage. Tu bouges légèrement les membres, te trouves une position confortable ; et enfin, alors que tes yeux cyan commencent à apercevoir les toits de la ville de Yuki, tu prends à ton tour la parole.
— Appelle moi Ness.
Ou ne m'appelle pas, aurais-tu aimé hurler. Seul bémol : l'état de ta gorge ne t'offrait qu'une voix rauque et enrouée qui brûlait tes amygdales. Le médecin qui allait t'ausculter allait bien s'amuser ...
Dernière édition par U. Ness Owen le Mar 25 Sep - 15:46, édité 3 fois
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Lun 30 Avr - 17:38
Maïden survolait toujours les grandes terres de Fiore, faisant route vers Yuki, accompagné de la jeune fille qu'il venait de sauver quelques minutes auparavant. Le vent faisait voltiger ses cheveux dans tout les sens, l'empêchant même de voir parfois, mais cela lui était égal, il était assez heureux de voler. Néanmoins, toutes les bonnes choses ont une fin, et le jeune mage rebelle semblait l'avoir oublié, avant d’apercevoir au loin l'entrée du village de Yuki. Il soupira - oui, encore une fois - avant de perdre légèrement de l'altitude. D'où il était, il ne pouvait plus toucher les nuages, étant maintenant à quelques mètres du sol. De plus, alors qu'il pensait que la jeune fille avec lui ne parlerait jamais, elle se décida finalement à se présenter.
— Appelle moi Ness.
Le mage rebelle aux cheveux noirs sourit, légèrement, avant d’atterrir doucement, mais sûrement, tenant toujours fermement la jeune femme. Cela aurait été bête qu'elle tombe ... Une fois que ses pieds eurent touchés le sol, ses ailes rentrèrent dans son dos, de la même façon que précédemment. Les deux jeunes gens se trouvaient désormais en face de la porte d'entrée de Yuki. Pendant quelques secondes il resta immobile, observant le village, bercé par une bonne brise. Mais il n'avait pas le temps de se laisser aller et de rêvasser, et ça, Maïden le savait. En un bref moment, il fermait ses yeux, lança un dernier soupir et partit en direction de l'intérieur du village.
Aujourd'hui, le village était plus ou moins calme. Pas plus d'une dizaine de villageois furent dehors ... sûrement l'heure de la sieste. Ceci arrangeait l'homme possédé : il n'aurait pas à batailler pour se faire un passage, avec en plus une femme blessée dans les bras. La route était toute tracée dans la tête de celui-ci. Il pressait de plus en plus le pas, histoire d'arriver avec Ness sain et sauf. Les quelques personnes semblaient plutôt surpris. En même temps, on ne voit pas tout les jours un jeune homme portant une jeune femme blessée dans les bras ... Le rebelle déteste se faire observer, et il aurait bien aimé crier un bon coup sur ces gens, mais manque de temps. Après deux, voir trois minutes de marche, il arriva en face de ce qui semblait être une sorte de cabinet - pas très grand - d'un médecin, un de ces gars spécialisé en magie de soin.
— Hu, nous y voilà enfin ...
Il s'avança rapidement vers la porte qu'il poussa juste après, avant d'atterrir dans une salle plutôt petite. Seulement une salle, une sorte de cloche qui sert sûrement à prévenir que l'on est là, et une lampe. C'est tout. M'enfin, la décoration n'était pas très importante, les soins l'étaient beaucoup plus. Le rebelle s'empressa de sonner la cloche, après avoir déposer la jeune femme sur la chaise non loin. Il observait la vielle porte qui se tenait en face de lui, et qui devait sûrement mener au cabinet du docteur. Maintenant, il se contenta d'attendre. "Allez, bouge ton cul, j'ai pas que ça à faire ..." pensait-il.
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Sam 5 Mai - 16:26
Dire que tu avais été à l'aise durant le voyage aurait été un mensonge. Voler n'était, décidément, pas ton fort ; finalement, le vieux barbu en haut avait été assez sympathique pour ne pas t'octroyer la maîtrise des airs. Tu soupçonnes, l'espace d'un instant, la présence d'une faible acrophobie dans ton subconscient : peut-être étais-tu sujette au vertige sans le savoir. Toujours est-il que, lorsque Maïden atterrit enfin au sol, tu ne peux contenir un soupir de soulagement. Sans attendre, le mage entre dans la ville, tout en scrutant curieusement les quelques villageois profitant de la température douce de l'extérieur. Et enfin, au bout de quelques minutes de marche, il se stoppe subitement.
— Hu, nous y voilà enfin ...
Tu lèves légèrement le menton, scrutes d'un air dédaigneux la porte du cabinet médical. Un étrange mélange de soulagement et d'excitation te tord les tripes : tu n'as, d'après tes souvenirs, jamais été la patiente d'un mage-soigneur. Tu imagines déjà la tête qu'il pourra faire en voyant ton état lamentable ; ça risque d'être rigolo. Tu laisses échapper un rire nerveux, incontrôlé, et te laisses porter à l'intérieur de la bâtisse. Maïden te pose délicatement sur une chaise libre et s'empresse d'aller cogner contre la petite cloche suspendue près de l'unique porte intérieure du cabinet. Les minutes passent, lentement, sûrement ; et enfin, la porte s'ouvre sur un vieil homme aux cheveux aussi gris que la barbe qu'il porte jusqu'au torse. Il vous dévisage quelques secondes, affiche un air béat en posant les yeux sur tes bras bandés et, ni une ni deux, se soulève de ton siège et t'entraîne à l'intérieur de son bureau. Il t'allonge sur un vieux lit installé au milieu de la pièce et, d'un mouvement de main, invite ton sauveur à rentrer dans la pièce. Vous allez avoir quelques papiers à signer, jeune homme. En attendant, installez-vous ici, lance le médecin en désignant un banc à quelques mètres de là. Il se tourne alors vers toi, t’inspecte du regard et lance d'un ton catégorique :
— Je pense qu'il serait nécessaire que vous ôtiez vos vêtements.
Réaction immédiate : tes joues virent au vermeil, et ton regard cyan stagne l'espace d'un instant sur Maïden. Non, pas devant lui. Non, non, non. La pudicité ne fait pas parti de ton vocabulaire ; tu n'as jamais eu affaire à une situation requérant ce trait de caractère. Tu restes néanmoins une demoiselle, et l'idée de te déshabiller devant un parfait inconnu t'irrite. Le vieil homme passait encore, c'était son boulot ; mais pas Maïden. Ton air contrarié n'échappe pas au praticien : il s'approche de toi, te susurre des paroles voulues rassurantes : Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, te rassure-t-il. Alors tu cèdes, non sans un soupir. Tes mains fébriles s'emparent du bas de ton pull, le soulèvent lentement ; tu t'en débarrasses d'un coup de bras et les croises immédiatement, gênée, au niveau de ta poitrine. Il n'y a pas grand chose à voir, mais je ne veux pas qu'il le remarque. Tes pommettes sont brûlantes, et tu tentes non sans mal de maintenir un de tes bras fragiles en place, tandis que tu ôtes ta jupe, tes mocassins et les hautes chaussettes qui t'arrivent à mi-cuisses. (autant elle a rien sous son pull, autant elle a quelque chose sous sa jupe, bande de pervers.)
Tu n'as jamais été aussi gênée de toute ta vie.
Le médecin, qui avait suivi le spectacle d'un air amusé, s'approche de toi et appuie légèrement sur ton front : tu te laisses retomber contre le matelas dur et te met à fixer le plafond comme s'il s'agissait de la huitième merveille du monde. Tu sens l'homme défaire le croisement si parfait que tes bras créent sur ta poitrine ; cette fois, c'est tout ton visage qui devient bouillant. Que tout ça s'arrête, pitié ... L'homme place alors ses mains au-dessus de toi, marmonne une incantation dont tu ne comprends pas le moindre mot ; ses paumes commencent alors à briller, tandis qu'une horrible douleur commence à parcourir ton corps entier.
— Ca risque de faire un peu mal ...
J'avais pas remarqué. Tu souffres en silence, supportes superbement l'onde glacée qui parcourt tes membres. Et enfin, tout s'arrête. Le praticien fait craquer ses doigts de satisfaction et t'invite à te relever par toi-même. Tu fais reprendre à tes bras leur position initiale — c'est à dire croisés, masquant ta poitrine — et tente de te relever ... ou pas. Tu cries du douleur, tandis que tes côtes brûlent, piquent, te paralysent.
— Côtes fêlées, hein ? Je ne peux rien faire pour ça. Tu vas devoir attendre que ça se remette en place tout seul.
Oh, génial. Toi qui croyais pouvoir être débarrassée de tous tes maux grâce à ce type, c'est raté. Bon côté des choses : les multiples plaies qui parcouraient ton corps semblent avoir complètement disparues, au même titre que les diverses entorses et fractures que tes membres avaient pu subir. Mais avec des côtes en moins, impossible de te laisser seule dans la nature. Tandis que tu te revêtis avec l'aide du vieil homme, tu remarques, accrochée à ta cheville droite, la petite chaînette que tu détestes tant. Celle qui t'a causée tant de tord, qui t'a poussée à détester ta propre existence. Tu soupires et, immédiatement, fais disparaître de ta vue cet objet de malheur en enfilant un de tes bas ivoire.
Tu aurais tant aimé t'en débarrasser ...
Tu te relèves, non sans mal, et te traînes aux côtés de Maïden ; tes mains appuient contre tes côtes, tandis qu'un rictus de douleur s'affiche sur ton visage. Tu te laisses tomber à ses côtés et le fixes, les pommettes toujours rougissantes.
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Jeu 17 Mai - 14:12
Le mage rebelle était toujours là, faisant plusieurs aller-retour en attendant le guérisseur. Quand allait-il arriver ? Maïden n'en savait rien, et ceci le frustrait énormément. Attendre une durée indéterminée était presque semblable à une torture pour lui. Quand soudain, après quelques minutes d'attente la porte s'ouvrit, et laissait place à un viel homme avec une longue barbe lui arrivant jusqu'au torse. Le mage eu un sourire amusé en la voyant. C'était la première fois depuis son enfance qu'il en voyait une de cette taille ... Le médecin resta plusieurs minutes à observer les deux personnes avant de se réveiller et de faire son boulot. Pas trop tôt mon vieux. Il prit la jeune femme blessée avant de l'emmener dans son bureau et d'inviter le rebelle à les rejoindre.
Il se demandait pourquoi le médecin l'avait autorisé à entrer ... Le patient et le soignant n'était pas soumis à un secret médical, ou je ne sais quoi ? M'enfin, tant qu'à faire ... Une fois à l'intérieur du grand - enfin, "grand". Plus grand que la salle d'attente déjà - bureau blanc, Maïden balaya la pièce du regard. Il n'aimait pas cette pièce, trop ... blanche ? Il s'avança légèrement et pouvait voir Ness allongé sur ce qui semblait être un lit. Il ne la regarda que très peu de temps, avant de jeter un coup d'oeil au barbu qui s'avançait vers lui, comme pour lui dire quelque chose.
— Vous allez avoir quelques papiers à signer, jeune homme. En attendant, installez-vous ici.
L'homme en blouse blanche montrait du doigt un banc, se situant à quelques mètres du mage de vent. Il fit un signe de la tête comme pour dire "Ouais, j'y vais". C'est ainsi qu'en marchant doucement il y arriva, avant de s'asseoir. Des papiers étaient posés sur le banc, à côté de lui. Je verrai ça plus tard, hein. Il se mit donc à observer les deux personnages en souriant. Ça allait être la première fois qu'il assiste à un tel évènement. Après avoir rejoint la blessée, il lui avait dit ces mots, qui effaça le sourire de Maïden pour laisser place à un homme ... grandement étonné. Et il y avait de quoi.
— Je pense qu'il serait nécessaire que vous ôtiez vos vêtements.
Après cette figure, il lança un soupire pour exprimer qu'il était déçu. Il n'allait pas pouvoir regarder. Du moins, il le pouvait, mais ce spectacle ne l’intéressait pas vraiment. Il s'allongea sur le banc, avant de prendre les documents et de les mettre en face de son visage. Bien sûr, il ne les lisait pas, c'était juste histoire de faire l'occupé. Un bâillement s'échappa de sa bouche, et il ferma les yeux un instant, le temps que la jeune fille soit soignée. Un cri de douleur le sortira de son pseudo-sommeil quelques minutes plus tard, puis une voix accompagna le cri une seconde après.
— Côtes fêlées, hein ? Je ne peux rien faire pour ça. Tu vas devoir attendre que ça se remette en place tout seul.
Encore une fois - eh oui .. -, le mage fut déçu. Il n'en avait donc pas fini avec la jeune fille. Qui savait combien de temps il allait devoir encore l'accompagner ? Personne. Il se replaça comme précédemment : assit tranquille sur le banc, observant les deux personnes debout. En attendant que Ness arrive, il signait les papiers à la va-vite, sans se soucier de ce qui était écrit dessus en baillant, puis les jeta sur le bureau du médecin à côté. Une fois ceci achevé, la jeune fille s’effondra à ses côtés, pommettes rougissantes.
— J'crois que j'ai un problème, là.
Le rebelle observa la blessée un instant, avant de lancer un sourire ironique vers le médecin. B-O-N A R-I-E-N. Sur ces belles pensées, il attrapa le bras de la demoiselle sans la prévenir, pour l'aider à se lever et ainsi l'aider à marcher, certes doucement, vers la sortie, puis claqua la porte une fois dehors. Et les revoilà une nouvelle fois à l'extérieur, marchant sans but précis. Hormis la taverne, le mage ne voila pas très bien où aller; surtout qu'avec une blessée les occupations possibles étaient réduites de moitié. Elle n'avait toujours pas mangé de toute façon, cela tombait bien. Puis, j'ai la dalle moi aussi ...
Ils marchèrent doucement, mais surement : le manieur du vent aidait toujours la jeune fille à marcher. Après quelques mètres, ils y étaient enfin. Le mage poussa la porte à l'aide de son pied. Une espèce de sonnette retentit, surement pour prévenir de l'arriver de nouvelles personnes. L'auberge était on ne peut plus vide : un serveur, un homme derrière un comptoir, une femme et un homme aux tables d'en face et c'était tout. Tant mieux, pas de problème pour trouver une place, ni une trop longue attente pour se faire servir.
Ensemble ils arrivèrent jusqu'à une table avec deux places. Le rebelle aida la jeune fille à s'asseoir, avant de s'installer à son tour, et d'observer la jeune fille avant de s'adresser à elle en lui tendant une feuille sur laquelle était noté les possibles achats :
— Prends ce que tu veux, j'ai l'argent aujourd'hui.
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Mar 26 Juin - 17:06
Il y a la fatigue, la douleur brûlante qui tiraillait tes côtes, ta tête attaquée par mille maux qui te donnait une migraine impossible. A contrario, il y a Maiden, sa poigne douce, son visage rassurant, ses belles paroles et ses bonnes manières. Pendant un bref instant, tu crois sentir une chaleur irrégulière au niveau de tes joues lorsque tes orbes cyans rencontrèrent son regard. Cette sensation, tu ne la connais que trop bien, mais impossible de te remémorer la dernière fois que tu l'as ressenti. Ton premier réflexe : enfoncer ton visage carmin dans le col de ton pull, comme l'aurait fait une adolescente en fleur en face d'un garçon particulièrement attirant. Pathétique ; décidément, avoir le cerveau en ébullition ne te réussit pas du tout. Ce sentiment horrible qui te sert le cœur s'envole dès que vous franchissez le seuil de l'auberge. L'ambiance douce et chaleureuse qui s'en dégage t'apaise, te calme, et tu te poses avec bonheur sur une chaise en face du mage, les côtes affreusement douloureuses. Tu prends l'initiative de plaquer la paume d'une de tes mains contre ton abdomen ; et, magie, la souffrance s'atténue. Un peu. Avec ta main libre, tu t'empares de la carte que te tend Maiden et la lis en diagonale, peu intéressée par quelconque nourriture. Tu n'as actuellement qu'une seule envie : te plonger dans un lit moelleux et te laisser glisser dans le monde des songes. Mais bon, le contrôleur du vent a au moins la gentillesse de te proposer à manger et, pour lui faire plaisir, tu poses ton doigt sur un nom au hasard, sans le quitter des yeux.
— Veux ça.
Tu t'enfonces dans ton siège et lances ton regard au plafond : tandis que tes pensées ne jurent que par les lattes vieillies par les années, tu entends le bruit significatif d'un plateau qui se pose sur votre table. Tu te redresses, conçois à libérer la main qui maintenait tes côtes et t'empares de ton assiette. Silencieusement, tu entames ton repas, mais l’appétit te fait défaut : cinq minutes plus tard, tu abandonnes tes couverts, pousses légèrement le plat à moitié vide que tu as laissé et, le menton calé contre tes poings, tu laisses tes yeux bleus admirer le vide, tandis que tes jambes fouettent l'air avec nonchalance. Instinctivement, tu te mets à fredonner l'air qui trotte en permanence dans ton esprit : son nom et son origine ? Tu ne les connais pas. Et tu le regrettes amèrement.
Foutue amnésie.
Une douleur ardente au niveau de ta cheville droite te coupe la parole l'espace de quelques instants, mais tu en fais fi royalement et reprends la chansonnette ; c'est une habitude. Dämocles t'offrait sans cesse un avant-goût de sa fureur. Peut-être se réveillerait-il ce soir, demain, dans une semaine : l'Ärm était capricieux, au grand damne de sa propriétaire — toi. Il prenait sans cesse un malin plaisir à exposer ses pouvoirs lorsque tu t'y attendais le moins, et devenait de plus en plus infernal au fur-et-à-mesure de tes essais — désespérés — pour le dompter. Et cela t'exaspère au plus haut point. Malgré la solidité que tu affiches en public, tu souffres intérieurement. Ton esprit brûle à petit feu, tes pensées s'emmêlent, tu deviens folle.
Et un jour, tu te jetas du haut d'une montagne.
Ton regard glisse sur tes bras, bandés. Pourquoi Maiden t'a-t-il sauvé ? Tu n'es qu'une plaie pour ce monde. Une plaie inutile, incapable, ignorée. Une plaie qui ne mérite pas la fabuleuse place qu'elle occupe actuellement sur Terre. Tes poings se serrent, tes yeux s'ancrent sur le visage du mage. La question te brûle les lèvres.
— M'aurais-tu sauvé si tu connaissais la raison de mes blessures ?
Bien sûr que non. Il t'aurait sûrement abandonnée à ton triste sort, et cela aurait été tant mieux. Tu prends une longue inspiration, adoptes un air sérieux. Il doit bien savoir tôt ou tard ... Non ?
— J'voulais crever. Tu sais, disparaître de ce monde, laisser mon corps moisir, ces trucs-là, quoi. Et donc, j'ai voulu sauté de cette montagne. C'était rigolo : ça faisait bim, bam, boum ! dans ma tête ; j'ai cru qu'elle allait exploser, à un moment. Mais non. A la place, le vieux barbu au-dessus de nos têtes a voulu que j'agonise au sol, vivante, et que tu rencontres mon chemin. Tu connais la suite de l'histoire. Des commentaires ?
Et là, tu es persuadée que tu n'aurais pas réagi aussi violemment s'il n'avait pas été aussi mignon. Foutues hormones.
Dernière édition par U. Ness Owen le Mar 25 Sep - 15:46, édité 1 fois
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Dim 22 Juil - 19:22
Enfin je dis ça, j'espère qu'elle ne va pas me ruiner la madame... Le mage posa son coude sur la table avant de soutenir sa tête avec sa main, comme il le faisait la plupart du temps, et se mit à observer la jeune demoiselle. Elle survolait la carte du regard, avant de montrer du doigt ce qu'elle voulait. Maïden attrapa la liste des repas et se mit à lire. Une bonne grosse truite arc-en-ciel ... Euh ... SOS ?
— Veux ça.
Maïden fit les gros yeux avant de lâcher la carte sur la table et de se relâcher sur sa chaise. Il se mit à observer le plafond. Ses douces économies pour son dragon allaient disparaître. Il aurait très bien pu lui dire non, lui jeter la carte à la tête ... mais il ne le fera pas malgré lui. Pourquoi ? Bonne question ...
Perdu dans son monde, il ne remarquera qu'un instant plus tard l'arrivée du serveur, qui semblait attendre depuis un petit moment déjà. Notre futur ruiné tenu position et laissait échapper un "— Une Truite Arc-En-Ciel, s'iouplait ..." de dégoût. Il resta ainsi plusieurs minutes. L'homme ne réapparaîtra que plus tard et posera l'assiette devant la blessée. Elle se mit à manger lentement son repas, observée par le rebelle. Elle se restaurait sans réel grand plaisir. Bon dieu, connaissait-elle le prix de cette bestiole ? Arrête de bouffer ça comme un clodo boufferait sa boite de pâté de canard dégueu... Mais qu'est-ce qui pouvait être pire ? Le fait qu'elle le mange comme cela, ou le fait que, 5 minutes plus tard, elle poussa son assiette à moitié-vide .. ? Qui plus est, sans remords, au contraire, elle se mit à chantonner.
Pour se calmer, Maïden se disait qu'elle était tout simplement devenu folle à cause de sa précédente chute. Ouais, c'est sûrement ça. sûrement ça... Il prit sa tête entre ses mains quelques secondes afin de se calmer, puis se remit tel qu'il était au début du repas. Il se laissa bercer par l'air que chantonnait Ness, sans penser à grands-choses en particulier. Peut-être à son porte-monnaie. Un second blanc. Après plusieurs minutes, le mage daigna baisser les yeux, se sentant observer, avant de tomber nez-à-nez avec la jeune fille.
— M'aurais-tu sauvé si tu connaissais la raison de mes blessures ?
Quoi ... ? Elle s'plaint en plus ? se disait aussitôt le jeune homme.
— J'voulais crever. Tu sais, disparaître de ce monde, laisser mon corps moisir, ces trucs-là, quoi. Et donc, j'ai voulu sauté de cette montagne. C'était rigolo : ça faisait bim, bam, boum ! dans ma tête ; j'ai cru qu'elle allait exploser, à un moment. Mais non. A la place, le vieux barbu au-dessus de nos têtes a voulu que j'agonise au sol, vivante, et que tu rencontres mon chemin. Tu connais la suite de l'histoire. Des commentaires ?
— Très sincèrement, c'est pas mon problème. Tu sais, j'aurai très bien pu passer au dessus de ton corps, faire comme si de rien était. Mais ce n'est pas si simple. J'ai fait mon boulot de bon samaritain, je t'ai donné une chance de pouvoir vivre. Si ça te fait chier, tu peux très bien y retourner et resauter, préviens moi juste, histoire que je ne prenne pas le même chemin. Résonner les enfants, j'ai pas que ça à faire.
Sur ces mots, Maïden se leva et se mit à marcher en direction du comptoir pour payer. Tseuh...
Dernière édition par Kobagawa B. Maïden le Mar 24 Juil - 9:16, édité 1 fois
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Lun 23 Juil - 21:32
— C...C...CRÉTIN !
Tu hurles à t'en arracher la gorge, tandis que les pieds de ta chaise frottent bruyamment contre le sol. Tes poings se serrent, ta vue se brouille, tes pieds traînent à mesure que tu t'avances vers Maïden, souffrante ; tu saisis alors le col de son haut avec toute la puissance que tu peux bien offrir, poses ton front contre son torse, lui caches les larmes qui dansent au coin de tes paupières. Toi qui voulais donner l'image la plus calme de ta personnalité, c'était raté : le mage connaîtrait cette face impulsive, violente, dynamique que tu ne désirais pas lui montrer. Tes dents se plantent dans ta lèvre inférieure : tu n'oses même pas le regarder, tant la colère te ronge. Il n'aurait jamais dû te dire ça. Pas d'une manière aussi brusque, et pas aussi sincèrement. Il ne connait de toi que ton nom, et voilà qu'il te juge sur des paroles lancées au fil d'une conversation. Et cette histoire de pseudo-devoir ... Il n'avait donc pas de sentiment ? La tristesse, la peine, la pitié, ces notions lui étaient-elles inconnues ? Ca se brouille dans ton esprit, tant le retour sur Terre fut brutal : et alors que tu sens tes pensées s'assainir, tu exploses.
— T'es pourri jusqu'à la moelle, mon grand. La compassion, tu connais ? Bien sûr que non, suis-je bête : faudrait que t'aies des émotions pour ça. C'est donc comme ça que t'as décidé de mener ta vie, en enchaînant les bonnes actions juste pour soulager ta conscience. Joli. Une mentalité pareille ne te guidera pas bien loin dans la vie, tu sais. Peut-être ne suis-je qu'une chieuse suicidaire, mais au moins, j'essaye de comprendre les gens.
Tu t'étonnes d'avoir presque crié tes paroles, tandis que les larmes roulent sur tes joues. Tu relâches le vêtement du brun, recules, le fixes ; ton cerveau, confus, épuisé, te conjure alors de faire quelque chose de profondément stupide. Et toi, fidèlement, tu l'écoutes. D'un geste énergique, calculé, ta main s'abat sur la joue de Maïden, marques sa gueule d'ange de l'empreinte de ta paume. Mais de suite tu regrettes, et prise de panique, tournes les talons et mets les voiles, en faisant magistralement abstraction de la douleur qui brûle tes côtes. La porte de l'auberge se referme sur toi, et tu te laisses glisser contre le planche de bois vernis. Tes oreilles bourdonnent tant le contraste de l'ambiance sonore est flagrant : quitter un lieu agité et bruyant pour un autre calme et serein n'est définitivement pas une bonne alternative pour l'audition. Néanmoins, le silence du début d'après-midi t'apaise, la douce chaleur qui flotte dans l'air détend tes ardeurs. Tu ramènes tes genoux contre ta poitrine, poses ton menton contre tes rotules et te mets à fixer le vide, pensive.
Le retour à la réalité avait été beaucoup trop rapide.
Naïvement, tu lèves ta main à la hauteur de tes yeux cyans, repenses à la gifle monumentale que tu viens de coller au mage. C'était rigolo. Peut-être un peu exagéré, mais rigolo quand même. Néanmoins, la culpabilité te noue l'estomac ; tu regrettes, malgré tout ce que tu peux bien penser sur lui. Ses paroles, quoi que crues et dénouées de la moindre sympathie, recelaient une part de vérité que tu ne pouvais pas négliger. Peut-être était-ce elle qui t'avait poussée à bout. Ou pas. Ou si. Qu'importe. Pendant que tes pensées filent au gré de la fine brise qui souffle alors, un détail non négligeable t'apparait : tu viens de faire une grosse connerie. Une énorme, même. En t'attirant les foudres de Maïden, tu viens de briser l'aide précieuse qu'il t'offrait alors pour tes déplacements. C'est gênant. Très gênant. Ta culpabilité ne fait que s'amplifier ; tu n'es en règle général pas du genre à regretter tes actes, mais ce que tu viens de faire t'insupporte. L'instinct de survie reprend le dessus, allié à une idée certaine : tu ne peux actuellement rien faire sans sa présence.
Paralysée par la douleur croissante au niveau de tes côtes, tu parviens à te relever et, la tête baissée, tu pousses une nouvelle fois la porte de l'auberge, sans prêter attention aux regards lourds que te lancent les autres clients. Tes pas titubants te guident immédiatement vers le mage brun, de dos. Une bouffée de courage et de bonne volonté plus tard, tu te hissais sur la pointe des pieds et enlaçais ses épaules, le crâne calé entre ses omoplates. Tu n'es pas tout à fait sûre de ce que tu fais. Il allait sûrement te prendre pour une folle : les filles qui vous foutaient une gifle en vous engueulant pour ensuite vous câliner affectueusement ne courraient pas les rues. (quoi que.) Tu pris alors conscience de la différence de taille qui vous séparait ; et n'importe quel spectateur externe à la scène aurait pu trouver vos vingt bons centimètres d'écart comiques. Ton cœur bat à un rythme anormalement élevé, ton étreinte se ressert doucement ; tu te sens bien. Et lorsque tu prends conscience de ça, tes joues adoptent une belle coloration rosée. Gênée, tu bafouilles un idiot. mal-assuré et enfonces le visage dans son dos pour cacher le sourire niais qui flotte sur tes lèvres.
Sale tsundere, va.
Dernière édition par U. Ness Owen le Mar 25 Sep - 15:47, édité 3 fois
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Mar 24 Juil - 11:48
— C...C...CRÉTIN !
Hmm ... C'était prévisible je suppose. Maïden n'aura même pas eu le temps d'arriver au comptoir sale du restaurant. La petite Ness explosera avant. Un sourire amusé se dessina sur le visage du Rebelle qui ne tarda pas à se retourner, avant de se retrouver face à face avec la jeune fille qui s'approchait doucement vers lui, combattant la douleur provoquée par ses côtes. Une fois arrivée à destination, elle empoignera le col de Maïden et appuiera son front sur le torse de celui-ci, qui ne réagira pas. Avec sa légère expérience avec les demoiselles, il savait que l'on échappe jamais à une claque. Non, jamais. Il avait l'habitude, mais la chose qui embêtait le plus le jeune homme, c'était le regard des quelques personnes présentes. Lors de ces moments-là, il rêve de crever les yeux à ces gens. La curiosité, comme je déteste ça. Après avoir balayé la salle du regard, il jeta un coup d'oeil à la demoiselle qui se mit à parler.
— T'es pourri jusqu'à la moelle, mon grand. La compassion, tu connais ? Bien sûr que non, suis-je bête : faudrait que t'es des émotions pour ça. C'est donc comme ça que t'as décidé de mener ta vie, en enchaînant les bonnes actions juste pour soulager ta conscience. Joli. Une mentalité pareille ne te guidera pas bien loin dans la vie, tu sais. Peut-être ne suis-je qu'une chieuse suicidaire, mais au moins, j'essaye de comprendre les gens.
Son précédent sourire ne s'effaça pas, au contraire, il s'intensifia : elle avait totalement raison. Le rebelle avait rejeté les sentiments tels que la pitié ou la tristesse depuis bien longtemps afin de s'endurcir. On ne fait pas long feu dans ce monde ravagé par la guerre avec ceci. Il ne lui répondra pas. Il se contentera seulement de la fixer, elle qui venait de s'éloigner. Hm, là on dirait vraiment une folle. En effet, la jeune fille semblait être dans un état de confusion totale, et puis ... paf. Enfin, paf, c'était plutôt un gros "KLAK". La fameuse claque attendue qui marqua comme il se doit la joue du mage. L'un de ses principes est de toujours rendre les coups qu'on lui avait donnés. Cette chanceuse échappera à la règle. Elle quittera tout de même l'auberge, prise de ... peur ?
Bon, je suppose que c'est une affaire classée maintenant. Il était légèrement gêné de s'être fait baffé en public et de n'avoir réagi. Mais bon, ce n'était qu'un mauvais moment à passer avant de reprendre une vie plus ou moins normale. Son sourire s'effaça, et son visage neutre était de retour. C'était très bien tout ça, mais il n'avait toujours pas payé. C'est ainsi que quelques secondes plus tard il vida tout le contenu de son porte-monnaie sur le comptoir, avant de dire en baillant de sa voix la plus grave afin d'effrayer le restaurateur :
— Garder la monnaie et ... vous n'avez rien vu.
Notre ami s'éloigna doucement du comptoir, avant de se regarder quelques secondes devant un miroir non loin. Bon dieu, cette petite ne s'est pas retenue.. pense-t-il en passant sa main sur sa joue tout en observant la trace rouge. Une chose surprenante se produit en même temps. La jeune Ness, qui selon Maïden était déjà parti loin d'ici, poussa une nouvelle fois la porte de l'auberge, et s'approchait doucement vers lui une nouvelle fois. Intrigué, il l'observa à l'aide du miroir. La neutralité présente sur le visage du rebelle disparu vite quand la blessée le ... câlina. D'habitude elle revienne pour m'en coller une autre.
— idiot.
Un sourire. Mais pas le même sourire amusé, un sourire simple. Poussé par une force étrange, le jeune mage se défaisait doucement de l'étreinte de la jeune fille avant de se retourner et de lui rendre son câlin. La dernière personne à avoir reçu un câlin de Maïden était un membre de se famille. Décidément cette fille exerçait un pouvoir étrange sur lui. Après quelques secondes passé, le rebelle chuchota à son oreille.
— On est un peu observé là.
Sur ces mots, il stoppa net le câlin avant de se diriger vers la sortie.
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Mer 25 Juil - 19:20
Boum boum, boum boum. Les battements de ton cœur résonnent contre les parois de ton crâne. Autour de toi, le temps semble s'être arrêté, comme noyé par le flux d'émotions qui émanent de toi. Tu seras passée de la crainte à l'apaisement en passant pour la frustration, pour finalement atterrir dans un état mêlant joie et surprise lorsque que, sans un mot, Maïden t'avait pris dans ses bras. Et les conséquences sur toi ne s'étaient pas faites attendre : ton visage entier avait adopté une jolie coloration écrevisse tandis que tes bras pendaient pitoyablement de part et d'autre de ton corps, privés de la moindre force musculaire. Tu t'es enfoncée le doigt dans l’œil jusqu'au coude en croyant voir le mage réagir violemment ; sa réaction t'avait surprise, clairement. Mais tu n'allais pas t'en plaindre, loin de là : le sentiment doux et puissant à la fois qui tordait ton estomac ne t'était pas désagréable ... La petite bulle fictive qui s'était matérialisée autour de toi éclate finalement lorsque le souffle chaud du garçon vient chatouiller ton oreille : les mots qu'il te chuchote rompent le charme de la scène, et tu zyeutes d'un œil curieux les autres clients de l'auberge, focalisés sur vous deux. Il fallait s'y attendre : le petit numéro que vous veniez de leur exposer ne pouvait qu'attirer leur attention ... Maïden relâche alors son étreinte et tu le suis, titubante, à l'extérieur de la bâtisse. Ton cœur ne s'est toujours pas calmé.
La douleur à tes côtes, insupportable, t’incite à solliciter l'aide du mage. Silencieusement, tu t'approches de lui et te cales contre son torse, dans l'unique but de te maintenir assez droite pour supporter la douleur. Tu en profites pour lever tes grands yeux bleus vers son visage et examines attentivement sa joue, légèrement gonflée par la magnifique claque que tu lui as envoyée tout à l'heure. Un sourire moqueur se dessine sur tes lèvres tandis que tu lèves timidement ta main vers son minois endolori.
— J'y suis vraiment pas allée de main morte ...
Tes doigts effleurent doucement la marque rouge inscrite sur son visage, qui contraste étrangement avec la pâleur de sa peau. Lentement, tu fais glisser la paume de ta main contre sa pommette et remontes jusqu'à sa tempe, pour finalement enfoncer tes doigts dans sa tignasse de jais. Ton sourire s'efface légèrement lorsque tu prends conscience que ce n'est pas désagréable, et malgré tes gestes mal-assurés, ta main libre accompagne la seconde et se perd dans la chevelure mal-coiffée du jeune homme. Tu ancres ton regard dans ses iris outremer, tes joues se teintent de rouge : mamma mia, mais qu'es-tu en train de faire ? Ta conscience n'en a aucune idée, mais ton corps, lui, a déjà tout calculé. Et cela à ton plus grand désespoir. Dirigée par une force étrangère, tu te retrouves juchée sur la pointe des pieds, nez-à-nez avec Maïden. Tu lui laisses à peine l'occasion de voir le grand sourire inscrit sur tes lèvres et, furtivement, tu viens plaquer ta bouche contre la sienne. Une douce sensation t'envahit, abandonne tes esprits dans une longue dérive sans fin. Tu viens d'offrir le premier baiser de ta vie post-amnésique à un homme rencontré dans la matinée : tu lui devais bien ça, il t'a sauvée la vie ... Les secondes, les minutes défilent. Tu te sens bien. Des papillons dansent dans ton estomac, tes doigts s'amusent avec les mèches noires du mage, tes paupières closes vibrent légèrement. Puis, sur un coup de tête, tu décides de tout stopper. Ton visage s'éloigne du sien, tes talons retrouvent la terre ferme et tu te remets à la fixer, amusée.
— Prends ça pour un remerciement de ma part ...
Ta langue passe lentement sur tes lèvres pendant que tu le dévores du regard, littéralement. Sérieusement, tu n'as aucune idée de pourquoi tu viens de faire ça. Mais cette notion de confusion te passe royalement au-dessus de la tête : c'était agréable, après tout ...
Un picotement à la cheville.
Plus exactement au niveau de la jambe droite, là où pendouille dignement la chaînette dorée renfermant Dämocles. Tu ne connais que trop bien cette douleur faible, qui s’amplifie au fil que le temps s'écoule. Pitié, ne me dites pas que ... Les picotements deviennent brûlures, étaux, chocs électriques. La force dévastatrice de ton Ärm bout. Tu tentes de garder le visage le plus neutre possible devant Maïden, en vain ; il ne pourra pas ne pas voir le rictus de douleur qui tord tes traits d'habitudes si doux et apaisés.
— Pourquoi ... maintenant ?
Ni une, ni deux, tu exerces une pression violente contre le brun pour l'inciter à s'éloigner et recules de quelques pas, nerveuse. Déjà, la douleur te paralyse, et tu te retrouves les genoux au sol, les yeux fixant la terre comme s'il s'agissait de la huitième merveille du monde. Tu te souviens alors des raisons qui te poussèrent à te jeter du haut de cette montagne. Ta tête te fait mal, ta vue se brouille, tu te sens comme coupée du monde. Tu sens néanmoins la douce clarté habituelle embaumée ton corps, suivie d'une brusque douleur sur l'ensemble de tes membres. Les lames fusent, destructrices, et tu ne peux qu'assister à ce spectacle malheureux que tu ne peux pas contrôler. L'odeur de ton sang te monte vite au nez, t'assommes, te rends totalement folle ; tu laisses échapper un rire ironique avant de t'effondre au sol, tremblante.
Le spectacle vient juste de commencer, Nessy ; le pire est encore à venir ...
Dernière édition par U. Ness Owen le Mar 25 Sep - 15:48, édité 1 fois
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Sam 28 Juil - 18:46
A peine arrivé à l'extérieur, Maïden observa le ciel, qui avait perdu son beau bleu. A présent, un étrange nuage noir recouvrait le village. Putain, il manquerait plus qu'il pleuve. Tout en marchant il s'étira avant de bailler et de se retourner en direction de la jeune fille qui le suivait. Toujours le même visage neutre sur le visage, il s’apprêtera à lui demander ce qu'elle comptait faire maintenant, mais sera comme qui dirait stoppé dans son élan une fois que Ness viendra se coller à lui. Étonné, il ne dira rien et se contentera de l'observer. Son air neutre laissera place à un léger sourire une fois que la jeune fille lèvera les yeux en sa direction. Pourquoi je souris moi...
— J'y suis vraiment pas allée de main morte ...
Toujours pas de réponse de sa part, toujours le même sourire. Néanmoins, celui-ci ne durera pas longtemps. En effet, une fois que la blessée aura posé sa main contre la joue du rebelle, la surprise se dessina sur son visage. Vous savez, la bouche très légèrement ouverte, les yeux un petit peu plus ouvert que d'habitude ? Ouais ouais, cette tête-là. La main de la tsundere dansait sur la joue de notre ami, avant de s'aventurer dans sa tignasse. L'autre main suivra le mouvement, et les deux personnages seront maintenant face à face, les yeux dans les yeux. Habituellement, il aurait repoussé la madame et serait parti. Étrangement il ne le fera pas. Qui sait ce qui pouvait se passer dans la tête de Maïden à ce moment ? Une force lui dicta donc de se laisser faire, et de suivre le mouvement. Un nouveau sourire plus grand apparut. Le jeune homme était comme ... heureux ? Il l'attrapa à son tour par la taille, avant que le "grand" moment se produise. Le voilà, à embrasser la jeune Ness, et est soudain envahit d'un sentiment de bien-être étrange qui durera le temps d'un baiser. Cette sensation s'éclipsera au moment où, sur un coup de tête, sans prévenir, elle stoppa tout, et s'éloigna.
— Prends ça pour un remerciement de ma part ...
Toujours droit, Maïden perdit son aspect heureux. Il était déçu que ce soit arrêté aussi ... rapidement et brusquement. Ouais déçu. Tellement que lorsque la jeune fille se mit à le dévorer du regard et à passer sa langue sur ses lèvres, il ne résista pas et commença à s'approcher, espérant lui voler un autre baiser. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il faisait, mais il s'en contrefichait pour le moment : il verrait ça plus tard. Malheureusement, alors qu'il lui restait un pas à faire avant qu'il soit à nouveau contre la demoiselle, celui-ci remarqua le rictus de douleur qui venait d'apparaître sur son visage. Intrigué, il freinera ses pas. J'ai l'impression que ce médecin n'est pas foutu de bien faire son boulot.
— Pourquoi ... maintenant ?
Il se posait exactement la même question. Pourquoi maintenant ? Foutu malchance, hein ? Lui qui voulait rester assez proche de Ness, ce sera raté. Il allait surement devoir retourner voir ce médecin. Du moins, c'est ce qu'il pensait, et il se mit à douter de la nature de la douleur quand la réaction suivante de la jeune fille aura lieu... Avec l'arrière pensée de le protéger, elle le repoussera quelques secondes après. Endurante, elle se mettra à marcher dans la direction opposée. Elle s’effondrera néanmoins sur le sol, avant que le mage s'empresse de s'approcher histoire de l'examiner. Du moins, il aurait aimé. Une sorte de lame semblable à celles qu'il pouvait créer à partir de vent lui fit une entaille à la main, et il eu seulement le temps de faire un bond en arrière avant d'assister à un vrai bal sanglant. Les lames dansèrent partout autour de la blessée, impuissante, souffrante. Désormais tout était clair, ce n'était pas sa blessure la cause de cette infortune.
— Ness ?!
Première idée : essayer de l'appeler. Apparemment inutile, et totalement con comme idée. Mais qui ne tente rien à rien. Comme deuxième idée, il se mettra à marcher furtivement en direction du corps, espérant pouvoir passer. Il sera seulement projeté quelques mètres plus loin, et en sortira avec une entaille sur sa joue, qui était indemne jusque là. A partir de ce moment, Maïden en était sûr : il allait y laisser des plumes. Autant recevoir tout d'un coup. Ce truc, c'était l'un de ses superbes principes grâce auquel il a manqué un bon nombre de fois de passer de l'autre côté du miroir. Mais bon, une fois de plus, une fois de moins, il s'en foutait, clairement. Déterminé, il accumula le maximum d'air possible pour le faire tourbillonner autour de sa peau, en guise d'armure. Certes ça n'allait pas lui permettre de ne recevoir aucun dégâts, mais il ne crèvera pas au bout de deux pas. Armé de son courage, il se mit à courir le plus vite possible en direction du corps, résistant aux ondes de chocs qui essayaient de le propulser loin d'ici, au prix de quelques blessures un peu partout sur le corps. Et, une fois à portée, sauta sur le corps de Ness afin de ... lui faire un ... câlin. Et non, ce n'était pas car il était en manque d'affection, mais bien car il espérait calmer la demoiselle ainsi. Bien sûr, il n'en sortira pas indemne, quelques secondes plus tard son "armure" ne sera plus qu'un souvenirs ... tout comme sa tenue qui venait d'être bien déchirée. Ne parlons même pas des dizaines et dizaines - peut être même des centaines ? - d'entailles présentes sur sa peau...Son sang commençait à se mêler avec celui de Ness..
Sujet: Re: « Hey, t'es en vie ? » [PV : Ness] Dim 29 Juil - 17:52
coma n.m. (grec kôma, sommeil profond). Etat d'une personne qui a perdu connaissance, ne peut plus bouger et ne sent plus rien, mais qui respire et dont le sang circule.
Elle engage une marche mal assurée, tente de maintenir un équilibre assez correct pour continuer d'avance. Sa longue chevelure cyan, dénouée, flotte élégamment derrière son dos, tandis que ses grandes prunelles fixe les alentours d'un air curieux, perdu. Les alentours sont colorés, lumineux, épileptiques tant les éléments du décor sont nombreux. Mais elle s'y aventure sans peur, guidée par une force étrange et un courage qu'elle ne se connaissait pas. Après tout, ce n'était pas la première fois que Ness s'aventurait dans ce monde psychédélique, tout droit sorti du fin fond de son imagination. Une mauvaise chute à la tête le matin-même lui avait offert un voyage tous frais payés vers cet univers parallèle, dont elle seule connaissait l'existence. Le bruit de ses pas cognait contre les parois invisibles des lieux, tandis qu'un mélange étrange de cris, de sons métalliques et brises venteuses formait la trame sonore, quoi qu'elle fût peu audible. La respiration saccadée de la demoiselle bouclait la bande-son qui résonnait dans son crâne, inlassablement. On disait que les gens dans le coma percevaient tout ce qu'il se passait autour d'eux, malgré leur inconscience. Et Dieu seul savait à quel point ce détail pouvait s'avérer douloureux pour les concernés. Les pleurs des proches, les paroles déplacés des ennemis, les rires, les cris ; tel un fantôme, le comateux espionnait silencieusement, emmagasinait les informations, les conserver. Mais ce n'était pas le cas de Nessy. Elle qui ne désirait qu'être tranquille se voyait être le témoin indirect d'un massacre dont elle était le cœur, le noyau, l'épicentre. Elle avait entendu la voix grave de Maïden l'appelait. Elle aurait voulu lui répondre, le rassurer, lui dire que tout allait bien, mais sa voix au fond de sa gorge. Le silence qui suivit fut pesant ; mais elle continuait inlassablement sa marche vers le néant, parfois secouée par des sanglots discrets. Elle percevait de temps à autre le son que produisait les lames de Dämocles, mais elle n'y porta pas son attention ; elle espérait néanmoins que le mage ne serait pas blessé ...
Lumière.
Le monde se fissure, engouffré dans un rayon lumineux aveuglant. Les couleurs se ternissent, coulent, disparaissent ; les formes se déforment, s'estompent ; il ne reste que du noir, de l'encre, du vide. Lentement, tes paupières papillotent, te dévoilent le monde réel, que tu avais quitté il y a quelques minutes. Tu sens le calme revenir tandis que la chaleur au niveau de ta cheville diminue au fil que les secondes défilent : c'est ... déjà terminé ? Tu bouges légèrement la tête, fixes avec étonnement le visage impassible de Maïden, entaillé au niveau de sa joue endolorie. Tu tentes de lever la main vers son visage et prends alors conscience de ses bras autour de ton corps : il t'enlace ? C'est à ne plus rien comprendre. Légèrement gênée par la situation, tu te défais un peu de son emprise et le regard sous toutes les coutures, une moue horrifiée au visage : tout son corps est, au même titre que le tien, couvert de blessures nettes et profondes.
— Je pensais t'avoir fait comprendre de ne pas t'approcher de moi.
Bien que lourdes en reproches, ta voix est douce, mielleuse, comme si tu venais de t'adresser à un enfant. Un petit sourire forcé vient s'inscrire sur tes lèvres, alors que ta main, en sang, se pose sur sa joue meurtrie. Ce que tu craignais depuis tant d'années venait de se produire : tu avais blessé quelqu'un, et avait été incapable de stopper le joyeux bain de sang duquel tu étais l'auteur. Un soupir s'échappe de ta gorge : voilà bien pourquoi tu voulais en finir avec ta misérable existence. Tu possédais en toi un pouvoir dévastateur qui, en plus de causer ta perte, pouvait engendre celle des autres ; et si le pire venait à se produire, tu ne t'en remettrais pas. Tes doigts glissent contre le visage de Maïden et tu tentes de lui faire comprendre, malgré ton air stoïque, à quel point tu peux t'en vouloir. Tu aimerai t'excuser, lui expliquer ta situation, lui demander d'y mettre un terme en t'abattant ici-même. Mais les mots ne veulent s'échapper de tes lèvres ; le mince fil qui te conjure de rester en vie est bien trop solide. Serait-ce donc ça "l'envie de vivre" ? Peut-être. Tu ne sais pas, et ne souhaites pour l'instant pas le savoir. Ton regard se plonge dans les yeux bleus du mage : un sourire, franc, nait sur tes lèvres.
— Je te dois sûrement des explications, mais avant toute chose, pourrais-tu m'accorder une faveur ?
Tu lèves légèrement le haut de ton corps et viens coller ton front contre celui du garçon. Ta conscience est repartie en vacances, on dirait : tes pulsions sont maîtresses de tes mouvements, de tes pensées, de tes paroles. Tes mains glissent derrière la nuque du brun, ton souffle croise le sien. Ton sourire s'agrandit.
— Je souhaiterai que tu m'embrasses. Comme tu as fait tout à l'heure.
Ton teint rougit, tes crocs se plantent dans ta lèvre inférieure. Car, malgré le sang qui coulait, les picotements sur tout ton corps et ta faiblesse physique, un besoin autre que celui de survivre venait te prendre une place considérable dans ton esprit.