Me voilà enfin arrivé à Phydalis !

Il m'en aura coûté de prendre le train pour arriver jusque là, mais cela en vaut la peine.
En effet il me fallait absolument acheter de quoi entretenir mon Revolver, Blast, car même si les balles sont créées à partir de la magie de l'utilisateur, il arrive que l'arme s'use.
Dernièrement lors d'une embuscade orchestré par deux manieurs, mon revolver endommagé par ses dernières utilisations n'a pas fait feu, j'ai bien faillie y laisser mes oreilles.
Il est vrai que je veux m'en débarrasser, mais je veux pas que cela soit fait de la sorte.

Je me dirigeais donc vers les différents étalages des marchants d'armes en quête d'huile et autres outils d'entretiens pour mon revolver.
Il me fallait également un connaisseur qui pourrai vérifier l'état du Blast.
Malheureusement, je n'était pas né ici et ne savais où me diriger pour trouver un professionnel.
Qui plus est j'avais du mal à m'orienter.
La ville est grande et le sens de l'orientation n'a jamais été mon fort.

Je continuai donc de marcher dans les dédales des rues, regardant le sol pavé, loin dans mes pensées.
Soudain, une ombre d'horloge apparue.
Cherchant l'endroit de sa provenance j’aperçus un jeune homme à la chevelure brune assit sur un banc, semblant contrôler l'ombre.
Un mage.

Je ne supporte pas de demander de l'aide à autrui, cela me blessant dans ma fierté.
Mais je n'ai guère le choix.
Je m'approchai donc du jeune mage, faisant abstraction de la question essentielle à savoir : A quel camps appartenait t'il.

<< Bonjour. N'étant pas de cette ville je ne connais pas très bien les lieux, pouvez vous m'indiquer s'il y a un spécialiste en arme à feu par ici ? >>

Perturbant la concentration du jeune homme qui leva la tête, l'ombre d'horloge disparue.
Au même moment, une jeune femme aux cheveux vert forêt et aux yeux d'ambres, arriva et chuchota à l'oreille du jeune mage.
Je lui adressais une légère révérence, ne pouvant être impolie envers une aussi belle demoiselle.

<< Bonjour, un spécialiste en arme à feu vous dites ? >> me répondit t'-il en souriant, après quoi il m'inspecta rapidement.

Je sortie ma montre à gousset argenté et comptais ... un ... deux ... deux virgule cinq ... puis la referma et la remit dans la poche mon veston.
Bien il ne s'est pas attardé plus de deux virgule cinq secondes sur mes oreilles.
J'ai déjà eu assez des "Monsieur Lapin" et doigts pointés en ma direction pendant le trajet.
Si mon revolver ne m'avait pas fait défaut, ils auraient sans doute écoper d'un balle dans le tête.

<< Je suis né dans cette ville et me voilà de retour pour la première fois pour tout vous dire.Mais si ma mémoire ne me trompe pas et que le vieil homme que j'ai connu est toujours la, je peut vous conduire à lui. Si vous voulez bien me suivre, je me nomme Leonel, Leonel Norte. >>
Sur ces mots il jeta un coup d’œil à sa propre montre.
Attendait t'-il quelqu'un ?

Enfin peu importe. Je ne pouvais tomber mieux.
Qui de mieux pour me conduire à travers la ville qu'un de ces anciens habitants.
Qui plus est, ce Leonel est serviable et poli, qualités rare de nos jours.

<< Merci bien. Je suis Shirô Usagi, mage indépendant. Du moins pour le moment, le conseil ne m'ayant donnée aucune mission ... je vous suis. >>

En précisant que j’étaie un mage j'espérais qu'il me dise à quel camp il appartenait.
Car poli ou pas, un ennemi est un ennemi.

En attente de sa réponse, main dans mon veston je me crispais sur mon revolver avant de me rappeler qu'il était hors d'état de nuire.
Je jurais alors tout bas et mes oreilles s'affaissèrent.
Pourquoi a t'-il fallut que je naisse avec un pouvoir aussi ... aussi ... inutilisable ?!
Je peut même pas me battre sans mon revolver.
Certes je sais me défendre au corps à corps et avec les armes à feu mais cela s'avère souvent inutile face à la magie.
Je peut fuir avec facilité mais cela affecte profondément ma fierté.
Je chancelais quelque peu en me rendant compte de mon impuissance. A l'instar du lapin je suis un mage faible et fragile. J'essaye bien sur d'y remédier mais ce n'est point évident.
Je refoulais ces pensées noires m'affectant autant que ses oreilles de lapin sur ma tête, me ressaisis puis pris un air serein qui n'était que façade.

Mon interlocuteur ayant pris la parole mes oreilles se redressèrent en sa direction.

<< Veuillez excusez mon imprécision à mon sujet, je suis également un mage et je ne fais parti d'aucun groupe ou communauté. A vrai dire, je n'ai pas l'habitude de parler de cela ... Enfin, je vous suis obligé. Puis-je examiner un peu votre arme le temps d'arriver à destination ? J'ai déjà eut le plaisir d'étudier quelques armes à feu et je devrai pouvoir accélérer le temps de réparation. >>

Que voulais t'-il dire ? Tout les mages sont sous les ordres ou au service des hauts mages et du conseils.
J'imagine qu'il y a des exceptions mais ... un mage faisant cavalier seul, cela m'étonne quelque peu.
A t'-il au moins un quelconque but à poursuivre ?

<< Je vous fais confiance >> lui répondit-je en lui tendant le Blast sans quelques appréhensions.

Je le regardais pratiquer sa magie étrange sur le Blast d'un air las.
Dans une situation normale j'aurais plutôt tenté d'étudier sa magie, mais je n'avais pas le cœur à cela.
Je me sentais éreinté.

<< Si vous pensez que quelque chose ne va pas arrêtez moi, après tout, je ne connais votre arme aussi bien que vous. >>

Je lui répondit par un vague geste de la main lui signifiant que je n'avais rien à indiquer.
J'avais bien des choses à lui dire vue que le Blast n'est pas une arme conventionnelle mais, une grande paresse m'envahissais.
Tout à l’opposer ce jeune mage semblait plein de vigueur. Il continua d'inspecter mon arme en traversant les dédales de la ville sans même prêter attention aux passants. Il en renversa certains au passage qui le regardaient mi-intrigué par sa sombre magie, mi-énervés.
... Non, je me suis induit en erreur. Ils étaient certes énervé contre le jeune mage ténébreux, mais leurs regards intrigués se dirigeaient au delà. Vers moi. Ou plutôt vers mes oreilles.
Tous se retournaient sur nôtre passage, me dévisageaient de manière inconvenante et irrespectueuse.
Tout ces sans-gênes commençais vraiment à me taper sur les nerfs.
Je sentais la colère monter en moi et ma peau me picoter de manière étrange.
Dans cet état d'intense lassitude ma patiente et surtout ma raison avaient quitter le navire, il ne restais alors que ce besoin frénétique de me défouler.
Je commençais à sentir afflué en moi une vague de puissante magie engendrée par la colère et la haine, un sourire dément au visage.
Je tendit un bras vers la droite ou se concentrais mon flux de magie, quand apparue un voile d'ombre entre les villageois et mon regard.

Quelque peu troublé par cette soudaine apparition, ma tension et par la même occasion mon flux de magie, s'alanguirent rapidement.
Je clignais encore des yeux quelques secondes avant de comprendre que cela venait du mage d'ombre.
Je me retournais donc vivement, regagnant en tension et me mettant sur mes gardes.
Voulais t'-il m'isoler et ce battre contre moi après avoir sentie ce flux de magie ? .... D’où venait t'-il d'ailleurs ? C'est la première fois qu'un tel flux m’envahissais.

<< Suivez moi nous y sommes presque. Vous n'avez rien à craindre, je ne suis pas envoyé par quiconque pour vous éliminer ou quoique ce soit, comme je vous l'ai déjà dis, je n'ai plus aucune appartenance. >>

Quelque peu dérouter par ma propre réaction de méfiance alors que je faisait confiance au mage il y a encore cinq minutes, je me défit de toute pensées hostiles. D'autant plus que je venait de comprendre la raison de son geste.
Quelque peu penaud, je m'abstenu tout de même de le remercier ne voulant pas me débarrassé de ma fierté mal placé et le questionna sur ses propos.

<< Par aucune appartenance, que voulez vous dire ? Vous êtes bien du coter des mages n'est-ce pas ? Alors pourquoi parler d'appartenance ? >>

Cette question poser je le rejoignit d'un pas rapide.